[ Index ]

La Ronde

Nul bruit fors celui du vent. Les genêts flamboient

Sous les doigts du soleil qui décline au couchant.

Dans le ciel incendié, les nuages or et sang

Roulent vers l'orient où l'obscurité chatoie.

L'éclat d'un casque a brillé sur le serpent gris

Du mur d'Hadrien. Là, dans ce pays sauvage,

Parmi les landes, entre les rocs et le rivage,

Face aux barbares, se dressent quelques centuries.

Les pas sourds des légionnaires, le cliquetis des lances,

Et le long cri de veille des sentinelles résonnent

Dans l'air du crépuscule où gémit l'automne.

Lentement, la ronde passe et veille en silence,

Tandis que là-bas, au loin, où plus rien ne luit,

Rome et l'immense empire est déjà dans la nuit.

1983