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Les Pyramides

Nimbé de douces brumes, le ciel nocturne pâlit,

Une lueur de miel coule au creux des sables d'or.

En son écrin fertile, le Nil sommeille encor

Comme les roseaux frissonnants qui bordent son lit.

Mais soudain, à l'horizon, le soleil éclate :

De longs torrents de lumière, de flammes et de feu

Jaillissent en faisceaux vermeils contre le ciel bleu

Et ruissellent sur les pierres qui scintillent, écarlates.

Les rayons d'or se lovent autour des Pyramides

Comme l'Uraeus royal sur le Pschent neige et sang.

là-bas, au loin, dans le poudroiement du levant,

Les ibis du Fleuve-Dieu s'envolent des berges humides

Alors que, silencieux dans leur étrange beauté,

Les trois tombeaux géants dorment, pour l'éternité.

1982